« Maïdo Calciné » (diptyque) – Maurine Aubert 

Artiste : 

Maurine Aubert est une jeune artiste plasticienne française, qui a développé au fil de ses études à l’Ecole Supérieure d’Art de la Réunion et à l’Académie des beaux-arts de Palerme, une pratique autour de la gravure, le dessin ou le volume.
Lauréate de la première édition du Tropical Drawing Festival (2020) et lauréate du prix de dessin décerné par le Rotary Club de la Réunion (2019), elle questionne dans son travail son rapport au paysage, notamment le patrimoine végétal de son île natale et son patrimoine personnel.

Œuvre : 

2021 
Diptyque – Maïdo Calciné 1 : 19,5 x 15,5 cm / Maïdo Calciné 2 : 28 x 19 cm
Collagraphie sur papier

« Les matrices de Maïdo Calciné ont été réalisées suite aux incendies qui ont eu lieu en fin d’année 2020 dans la forêt du Maïdo (200 hectares réduit en cendres). J’ai grandi dans un village proche de cette forêt, c’est pourquoi j’ai voulu réaliser des collagraphies qui témoigneraient de ce carnage. Je me suis rendue dans cette forêt et j’y ai prélevé des éléments qui m’ont servi à réaliser mes matrices et m’ont permis d’ancrer littéralement la scène dans le papier de façon indélébile.

Sur les matrices j’ai représenté des vues de la forêt du Maïdo. Nous pouvons y apercevoir des arbres torturés, un fanjan ainsi que des tamarins des hauts anormalement sans feuilles. Il s’agit de deux espèces emblématiques des forêts qui longent la route du Maïdo. Le sol lui est rempli de fragments de tous les éléments qui se trouvaient par terre et qui représentaient bien le champ de bataille laissé par les flammes. J’ai travaillé l’ancrage afin qu’il puisse retranscrire ce côté brûlé du bois, et cette atmosphère assez lourde.

Les formats de matrice utilisés sont petits ce qui force le spectateur à s’attarder sur les éléments et à regarder de plus près la scène. Le format de la matrice renvoie également à un format carte postale faisant contraste avec l’imagerie des gravures coloniales et aux paysages dits de « cartes postales » qui reflétaient eux des paysages idéalisés mais qui à mesure du temps et des dégâts occasionnés par l’homme, tendent à disparaître. »