Après 3 ans à l’Ecole nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d’art de Paris, Bérénice Cottereau, 23 ans, poursuit son parcours à l’école Camondo de Paris, où elle y est aujourd’hui étudiante en 4ème année en architecture intérieure et design.
2021
Triptyque « Face au Signal », « Trace du Signal », « Le Signal transpercé » – non tirées
Photos numériques
« C’était l’été à Soulac-sur-Mer. Logés à quelques mètres de la plage, nous allions régulièrement admirer le coucher du soleil. Un soir, en m’approchant de la côte, j’aperçus un monstre en béton. Délabré et majestueux à la fois, cet immeuble en friche projetait son ombre sur le sol, transpercé par les derniers rayons du soleil. Comment ne pas remarquer sa proximité avec le rivage ? Il longeait littéralement la côte, si bien qu’on avait l’impression qu’il allait glisser dans l’eau. Quel était l’identité et le sort de cette carcasse vide ?
Construit à la fin des années 60, « Le Signal » était un immeuble d’habitat collectif, situé à 200 mètres du rivage. Il se retrouvait désormais les pieds dans l’eau en raison de l’érosion côtière, accélérée par les tempêtes. Resté vide et dénudé pendant 4 ans, il a finalement été démoli, marquant la fin de sa torture. Le Signal était devenu, malgré lui, un symbole du changement climatique soulignant l’urgence de protéger l’environnement. Il semblait alors crucial de préserver son héritage : résultat de nos erreurs passées et porteur d’espoir pour l’avenir.
Dans une ambiance mystérieuse et fantastique, ces photographies rendent le lieu presque irréel. L’absence de présence humaine et le reflet du bâtiment accentuent cette atmosphère, suggérant sa démolition imminente. Cet édifice, désormais disparu, laisse une trace fantomatique, gardée par la mémoire de l’eau. Ainsi, notre perception du temps et de la réalité semble désorientée. »