« Pyromane(s) » – Emma Varichon

Artiste : 

Emma Varichon est une jeune comédienne et artiste visuelle française de 26 ans. Après des études à Sciences Po, elle intègre Les Gobelins en motion design.
Elle expérimente depuis plusieurs années les ponts entre ces deux passions afin de raconter des histoires sensorielles en lien avec le climat.
Invitée en novembre 2023 par le Musée d’Orsay dans le cadre de la soirée Gen’Z Art, Emma travaille depuis plus d’un an avec le pianiste Patrick Scheyder et le fondateur de la LPO Allain Bougrain-Dubourg, afin de créer un spectacle sensoriel.

Œuvre : 

2024
4 min 51
Plans fixes filmés en prise de vue réelle et plans dit « d’archive » retouchés sur After Effects.  

« Dans un tribunal étrange et atemporel, une jeune femme pyromane raconte la succession d’actions qui l’ont conduite à mettre le feu à sa maison. Cette installation immersive, vouée à être projetée sur écran, place le spectateur sur le siège du Juge.

Filmé en prise de vue réelle, le film alterne entre le récit de la femme pyromane, comme enfermée dans un format 1:1, et les flashbacks de sa maison en noir et blanc. Le recours aux effets visuels (VFX) nous permet de ressentir l’irruption progressive et violente du feu dans la maison.

En filigrane de ce témoignage intime, se lit une histoire plus grande : celle du désir irrésistible d’une espèce de détruire son propre environnement. Celle d’une société dont les membres ont remis leur libre-arbitre entre les mains d’un système qui les pousse à vouloir toujours plus, quitte à détruire ce qui les entoure. Cette création pose la question suivante : Quelle histoire aurons nous à raconter ? Que retiendra-t-on de notre passage ? Elle explore les moments charnières où les choses que nous croyions contrôler finissent par nous contrôler, où nous renonçons à notre liberté. La jeune pyromane pourrait être n’importe lequel d’entre nous, ce n’est pas une psychopate, mais une femme ordinaire qui a perdu le contrôle.

Je pense que le recours à la fiction est nécessaire pour engager les gens dans une approche émotionnelle et sensitive de la lutte climatique, complémentaire des approches rationalistes. Des images concrètes peuvent nous aider à nous projeter dans une crise écologique qui se déploie à
une échelle parfois trop grande pour nous. »