« Mémoire des cendres » – Alix Perrin 

Artiste : 

Alix Perrin est une jeune artiste de 24 ans, diplômée de l’Ecole supérieure d’art et de design de Saint-Etienne.
Elle a déjà exposé ses œuvres en France (Saint-Etienne, Lyon, Arles), en Italie à Argentiera et a remporté le Prix Cephalopodes 2020 ainsi que le Prix Explore Outside the box 2022.

Œuvre : 

2024
Triptyque : 36 x 26 cm / 44 x 29 cm / 40 x 26 cm
Tirage pigmentaire avec des cendres des arbres/plantes après un incendie. Zones colorées : recouvrement  des tirages par la technique du monotype. L’encre d’estampe : réalisée avec une base transparente et pigments végétaux.

« J’utilise le plus souvent comme moyen d’expression la photographie, que j’aime hybrider avec d’autres techniques notamment d’estampe. Mon travail tourne autour de la thématique du végétal en lien avec la lumière qui permet la croissance des plantes et le développement de ses images. C’est à travers un double rapport à la science et à la nature, que je cherche la matérialité visuelle et physique de l’image, mémoire du temps.

Mémoire des cendres est un projet débuté en 2022. En cet été, une forêt de plusieurs hectares de pins et chênes a brûlé près de chez moi. Après le choc, j’ai souhaité me rendre sur place pour constater les dégâts. J’ai photographié ces arbres noircis par les flammes, ces écorces craquelées, gondolées. Cette peau devenue parchemin, mémoire fragile de l’arbre, partait en fumée. J’ai récolté cette cendre, poussière de vie, afin de réaliser la première partie de mes tirages: des impressions pigmentaires, témoin sensible et sombre de la mémoire du végétal et du passage des flammes.

Quelques mois plus tard je suis revenue sur les lieux. Le noir dominait toujours dans le paysage mais de petites touches de vie vertes, bleues, violettes apparaissaient. J’en ai collecté quelques-unes comme un herbier d’après incendie. Je les ai pressées pour récolter leur jus que j’ai ensuite précipité pour en récupérer les pigments. En les mélangeant à une base à monotype transparente, j’obtiens une encre pigmentaire que je transfert, à l’aide de la technique estampe du Monotype, sur mon tirage pigmentaire noir.

Les zones recouvertes d’encre végétale symbolisent le pourcentage de repousse de chaque espèce sur la parcelle. Ces photographies en deux couches superposées fonctionnent à la manière d’un herbier ou de strates géologiques, montrant sur un même plan un avant après sur plusieurs mois. »